La troisième édition du forum IeHEALTH, tenue à Casablanca du 25 au 27 novembre, met en lumière l’évolution rapide de l’écosystème numérique appliqué à la santé. L’événement, soutenu par une participation croissante d’acteurs publics et privés, reflète les mutations en cours dans le système sanitaire marocain.
Selon le Pr Anas Doukkali, président du Centre d’Innovation en Santé (CIeS) de l’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé, les initiatives présentées démontrent l’émergence progressive d’un marché structuré, marqué par l’implication de partenaires marocains, africains et européens. Ce développement s’inscrit dans un cadre réglementaire en adaptation et dans un contexte d’investissements soutenus.
Le CIeS, un acteur engagé dans l’essor de la santé numérique
Le Centre dirigé par le Pr Doukkali joue un rôle de soutien actif à cette évolution. Il a publié deux livres blancs consacrés aux données de santé et aux technologies numériques, et finalise actuellement un troisième rapport consacré à l’intelligence artificielle dans les pratiques médicales. Le CIeS œuvre également à la création de formations universitaires et de programmes spécialisés destinés à renforcer les compétences locales dans le domaine.
Parmi les priorités identifiées, le Pr Doukkali souligne l’importance de l’interopérabilité des systèmes et de la sécurité des données. Ces éléments sont jugés fondamentaux pour permettre une communication fluide entre les différentes structures sanitaires. Dans ce cadre, le CIeS a mis en place le Morocco Health Interoperability & Maturity Lab (MOHIM), un laboratoire chargé d’évaluer la maturité numérique des établissements et de tester des solutions conformément aux standards internationaux.
La gestion des données au service d’une santé proactive
La consolidation des données de santé représente un enjeu stratégique pour améliorer les politiques publiques, affiner la prévention, et développer des approches personnalisées, notamment pour les pathologies chroniques et les cancers. Cette maîtrise de l’information contribue aussi à une meilleure allocation des ressources et à une gestion anticipée des risques sanitaires saisonniers.
Pour le Pr Doukkali, cette orientation technologique renforce également les capacités nationales en matière de souveraineté numérique et positionne le Maroc comme un pôle de référence pour l’innovation en santé en Afrique. Le lancement de l’appel à candidatures pour les startups dans le cadre d’IeHEALTH 2025 a déjà suscité un fort intérêt sur le continent.
Des axes de développement étendus pour les prochaines éditions
En perspective, le Centre prévoit de renforcer ses travaux sur des thématiques telles que l’intelligence artificielle, la télémédecine, la robotique médicale ou encore la performance physique. Le Pr Doukkali met en avant la nécessité d’orienter les choix technologiques vers des solutions applicables concrètement, notamment dans les zones à accès limité aux soins.
