Jennyfer, marque familière pour de nombreuses adolescentes marocaines, est désormais en liquidation judiciaire. Le tribunal de commerce de Bobigny a tranché ce 30 avril, autorisant cependant la poursuite des activités jusqu’au 28 mai, le temps d’étudier d’éventuelles propositions de reprise.
La direction évoque une combinaison de facteurs économiques défavorables pour expliquer cet échec : hausse des coûts, recul du pouvoir d’achat, transformations rapides du marché textile et concurrence étrangère de plus en plus rude. Malgré un plan de relance engagé l’an dernier, avec un investissement de 15 millions d’euros et l’entrée d’un nouvel actionnaire, l’entreprise n’a pas pu inverser la tendance.
Créée en 1984, Jennyfer comptait, à la mi-2024, près de 300 points de vente répartis entre la France et l’international. En dépit d’un chiffre d’affaires annuel de 250 millions d’euros, l’enseigne n’a pas résisté à la pression économique.
Au Maroc, plusieurs magasins opèrent dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat, Marrakech ou Tanger. Pour l’heure, aucun communiqué ne permet de savoir si ces boutiques seront touchées. Bien que la procédure judiciaire concerne avant tout la maison-mère française, l’incertitude domine quant à l’avenir du réseau à l’étranger.
La clientèle marocaine, fidèle à cette enseigne accessible et tendance, pourrait être confrontée à sa disparition des centres commerciaux locaux. Tout dépendra désormais de l’issue des discussions en cours sur la reprise de certains volets de l’activité, notamment hors de France.
Cette nouvelle disparition illustre les difficultés persistantes du secteur de la mode, secoué ces dernières années par de nombreuses faillites. Après Camaïeu, Kookaï ou encore Naf Naf, c’est une autre enseigne historique du prêt-à-porter qui vacille, emportée par une mutation profonde des modes de consommation et l’essor du commerce en ligne.