Le Maroc, actuellement président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), a officiellement présenté la candidature de Latifa Akharbach au poste de vice-présidente de la Commission de l’UA, dont l’élection est prévue le 15 février 2025. Cette démarche marque une première pour le Royaume, qui n’a jusqu’à présent jamais occupé de poste électif au sein de cette instance.
Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), possède une riche expérience en diplomatie et en gestion institutionnelle. Ancienne secrétaire d’État aux Affaires étrangères (2007-2012), elle a également été ambassadrice du Maroc en Bulgarie et en Tunisie. Son parcours académique est tout aussi impressionnant, avec une licence en journalisme, un DEA en sciences de l’information et de la communication, et un doctorat obtenu en 1988.
L’élection à la vice-présidence de la Commission de l’UA est régie par des principes de rotation régionale et de parité, établis lors des réformes de gouvernance de 2016. Cette année, la présidence est réservée à un candidat de l’Afrique de l’Est, tandis que la vice-présidence est destinée à une femme originaire de l’Afrique du Nord. Outre la candidature marocaine, des concurrentes d’Algérie, d’Égypte et de Libye sont également en lice.
L’élection du vice-président de la Commission nécessite une majorité des deux tiers des États membres votants. Actuellement, sur les 54 membres officiels de l’UA, 49 disposent du droit de vote, ce qui signifie que la candidate élue devra obtenir au moins 33 voix. Les rapports de force restent incertains, avec des stratégies d’alliance en cours, notamment de la part de l’Algérie, qui chercherait à constituer un bloc de 17 voix pour empêcher l’élection d’un candidat adverse.
Parallèlement à cette candidature, le Maroc vise également la présidence de la Commission de la paix et de la sécurité, avec une élection prévue les 12 et 13 février. Ces initiatives illustrent la volonté du Royaume de jouer un rôle accru au sein de l’Union africaine et de contribuer activement à la promotion de la paix, de la sécurité et du développement sur le continent.
La candidature de Latifa Akharbach représente une opportunité pour le Maroc de renforcer sa présence au sein des instances décisionnelles de l’UA et de participer activement aux réformes en cours, tout en promouvant les valeurs de parité et de coopération interafricaine.