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Le Maroc met le paquet avant la CAN 2025

Le Maroc met le paquet avant la CAN 2025

Le Maroc aborde les derniers mois précédant la Coupe d’Afrique des Nations avec beaucoup d’intensité. À Rabat, Tanger, Casablanca, Marrakech, Fès et Agadir, les pelleteuses tournent à plein régime, les grues dominent les cieux et les ouvriers travaillent en continu. Il s’agit de tenir les délais. Les stades doivent être prêts. Certains seront livrés dès ce mois d’août, d’autres en septembre. À quelques ajustements près, le pays reste fidèle au calendrier annoncé.

Mais au-delà du simple enjeu continental, c’est une démonstration plus large que cherche à produire le Royaume. Car la CAN 2025 ne constitue qu’un premier palier. Ce que prépare Rabat, c’est un double saut d’envergure : réussir la CAN pour crédibiliser l’organisation du Mondial 2030, que le Maroc partagera avec l’Espagne et le Portugal. Ce qui se joue en 2025 servira de vitrine.

La stratégie repose sur une mobilisation budgétaire massive. Plus de 36 milliards de dirhams sont consacrés aux stades. Parmi les chantiers les plus emblématiques figure celui du complexe Moulay Abdellah à Rabat, reconstruit de fond en comble pour atteindre une capacité de près de 69 000 places. Un peu plus loin, le nouveau stade olympique de 21 000 places a été achevé en neuf mois. À Casablanca, le mythique stade Mohammed V a été entièrement modernisé, en attendant la construction du futur grand stade Hassan II à Benslimane. Ce dernier, d’une capacité de 115 000 places, deviendra la plus grande enceinte d’Afrique et l’un des piliers du dispositif pour 2030.

La mise à niveau sportive s’inscrit dans un schéma plus vaste. En parallèle, 96 milliards de dirhams sont injectés dans le développement ferroviaire. La grande vitesse, déjà opérationnelle entre Tanger et Kénitra, sera étendue vers Marrakech. Objectif : relier les principales villes du pays dans des délais compétitifs, tout en assurant une desserte fluide pour les visiteurs et les délégations. Dans le même esprit, 28 milliards sont alloués à la modernisation des aéroports. Celui de Casablanca, pivot du trafic aérien national, doit voir sa capacité plus que doubler, passant de 15 à 35 millions de passagers annuels d’ici 2029.

À cela s’ajoute un plan autoroutier ambitieux, qui prévoit des élargissements, des contournements urbains et des connexions stratégiques entre les six villes hôtes. Le ministère de l’Équipement dispose, pour la seule année 2025, d’un budget record de 70 milliards de dirhams, réparti sur l’ensemble des projets liés à la CAN et au Mondial.

Le pilotage de cette montée en charge a été confié à la Fondation Maroc 2030, récemment mise sur pied pour coordonner l’ensemble des acteurs impliqués. Cette structure, à la fois souple et centralisée, fédère les institutions publiques, les collectivités territoriales, les partenaires privés et les bailleurs étrangers. Elle agit comme chef d’orchestre pour garantir la cohérence des investissements, l’harmonisation des délais et la qualité des infrastructures livrées.

Dans les villes concernées, les effets sont visibles. Les quartiers entourant les stades font peau neuve. Les voiries sont élargies, les éclairages modernisés, les hôtels rénovés. Des systèmes de transports collectifs sont en cours de déploiement. Et partout, la logique reste la même : utiliser l’événement sportif comme levier d’aménagement durable.

Le défi est immense. Il ne se limite pas à l’accueil d’une compétition. Il engage la crédibilité d’un pays qui veut montrer qu’il est capable de rivaliser avec les standards les plus exigeants, tant sur le plan logistique qu’en matière de gouvernance. La CAN 2025 sera donc une épreuve grandeur nature. Pas seulement pour les équipes nationales africaines. Pour le Maroc aussi, ce sera l’heure de vérité.

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