Le Maroc se dote d’un nouveau cadre de gouvernance destiné à accompagner ses entreprises dans leur mise à niveau, tout en prenant en compte les spécificités locales. Les nouveaux codes de bonnes pratiques ont été présentés mercredi à Casablanca, à l’initiative conjointe du ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques et de la Confédération générale des entreprises du Maroc, en leur qualité de co-présidents de la Commission nationale de gouvernance d’entreprise.
La cérémonie s’est tenue en présence du ministre Karim Zidane et du président de la CGEM, Chakib Alj. Tous deux ont salué l’aboutissement d’un chantier mené sur plusieurs mois, mêlant expertise technique et dialogue institutionnel. Pour le ministre, ces codes marquent un tournant. Ils visent à renforcer la transparence, la responsabilité et l’intégrité dans la gestion des entreprises, quel que soit leur profil.
Mais au-delà de leur adoption formelle, le gouvernement entend appuyer les entreprises dans leur mise en œuvre. Un dispositif de soutien est prévu, comprenant campagnes de sensibilisation, formations, guides pratiques, plateforme numérique et mécanismes d’évaluation. L’objectif est clair : ancrer durablement une culture de la gouvernance dans l’ensemble du tissu économique.
Karim Zidane a insisté sur l’importance de cette démarche dans un contexte d’ouverture croissante sur les marchés internationaux. Ces référentiels s’alignent avec les standards européens et ceux de l’OCDE, contribuant à la fiabilité du climat d’affaires, à la réduction des risques et à l’attraction d’investissements à long terme. Il appelle à la pérennisation de la Commission, dans une logique de continuité et de transformation structurelle.
Chakib Alj, de son côté, y voit une étape structurante dans la modernisation de l’économie marocaine. Il rappelle que, sous l’impulsion de la vision de S.M. le Roi Mohammed VI, les investissements publics et privés n’ont jamais été aussi élevés, et que les IDE battent des records. Dans ce contexte, la gouvernance devient un levier stratégique au même titre que l’énergie, les infrastructures ou le capital humain.
Selon lui, ces nouveaux codes sont le fruit d’une concertation approfondie entre acteurs publics et privés, enrichie par l’analyse des meilleures pratiques à l’échelle internationale. Le cadre qui en résulte couvre désormais toutes les catégories d’entreprises, qu’elles soient cotées en Bourse, opérant dans les services financiers, publiques, familiales ou de petite taille.
Parmi les évolutions majeures figurent le renforcement du rôle des conseils d’administration, une séparation plus nette entre fonctions d’orientation et d’exécution, la professionnalisation des administrateurs indépendants et une gouvernance élargie aux critères extra-financiers. Les enjeux ESG, désormais incontournables aux yeux des investisseurs mondiaux, y trouvent une place centrale.
La CGEM entend accompagner activement les entreprises dans l’adoption de ces pratiques, à travers ses fédérations et ses antennes régionales. Son président souhaite que ces codes deviennent une référence vivante, utilisée au quotidien, y compris par les partenaires étrangers désireux d’investir dans un environnement aligné sur les standards internationaux.
Le processus de révision a permis d’élaborer un Code général de gouvernance applicable à toutes les entreprises, complété par cinq codes sectoriels adaptés aux réalités de chacun. Cette nouvelle architecture a été dévoilée en présence de quelque 130 participants, représentants d’institutions publiques, de grandes entreprises, d’acteurs économiques et d’organisations professionnelles.
