Le déficit budgétaire du Maroc s’est creusé au premier quadrimestre de l’année. À fin avril 2025, il atteint 17,5 milliards de dirhams, contre 6,1 milliards un an plus tôt, selon les données du ministère de l’Économie et des Finances. Cette détérioration résulte d’un décalage marqué entre la progression des dépenses et celle des recettes.
Les recettes publiques, une fois déduits remboursements et restitutions fiscales, s’élèvent à un peu plus de 33 % des prévisions annuelles. Elles affichent une progression de 19,5 milliards de dirhams sur un an, soit une hausse de 17,1 %.
Les dépenses ordinaires, elles, culminent à 131,4 milliards de dirhams, en hausse de près de 28 milliards. Une augmentation due principalement aux charges de personnel et à celles liées aux autres biens et services, en forte expansion. Les intérêts de la dette progressent également, notamment ceux liés à la dette intérieure, tandis que les charges de compensation reculent, en raison de la baisse des subventions sur le gaz, le sucre et la farine, ainsi que de l’arrêt du soutien au secteur du transport routier.
Ces évolutions combinées réduisent fortement le solde ordinaire, qui tombe à 2,5 milliards de dirhams, contre 10,7 milliards à la même période en 2024.
Les dépenses d’investissement augmentent également, atteignant 34,9 milliards de dirhams, soit un taux d’exécution de 33,1 %. Quant aux comptes spéciaux du Trésor, ils affichent un excédent de 14,9 milliards, légèrement supérieur à celui enregistré l’an passé.
Ces données sont issues de la Situation des charges et ressources du Trésor (SCRT), publiée chaque mois par le ministère et alignée sur les standards internationaux en matière de statistiques des finances publiques.