L’immunologue de renommée mondiale, Moncef Slaoui, a dévoilé son autobiographie intitulée « La voie libre : parcours d’une vie » lors d’une rencontre tenue ce vendredi 25 Avril à Rabat. Cet événement, organisé à l’initiative de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé, de l’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé et de l’African Academy of Health Sciences, a permis de mettre en lumière le parcours exceptionnel de ce scientifique marocain.
Publié aux éditions Afrique-Orient, cet ouvrage de 262 pages retrace son destin hors du commun, depuis son enfance casablancaise jusqu’à sa nomination en 2020 à la tête de l’opération « Warp Speed » aux États-Unis. Ce projet phare, visant à accélérer le développement de vaccins contre la Covid-19, a marqué un tournant dans la lutte mondiale contre la pandémie.
Dans cet entretien, le Dr Slaoui partage des réflexions profondes sur son parcours professionnel, marquées par des contributions significatives dans le domaine de la santé publique, notamment la recherche sur les vaccins. Il évoque les leçons tirées de la pandémie de COVID-19 et sa volonté d’apporter son aide au Maroc, son pays d’origine. Son expérience et son engagement envers l’innovation médicale visent à inspirer les générations futures à s’impliquer dans des causes qui ont un impact positif sur le monde.
Quels moments clés de votre vie ont été déterminants dans l’écriture de ce livre ?
J’ai passé 27 ans à faire de la recherche et du développement pour créer un vaccin contre le paludisme en Afrique subsaharienne, qui tue entre 600 000 et 800 000 bébés par an. Pour moi, c’est le plus grand accomplissement de ma carrière, à côté d’opération Warp Speed et de ma contribution au vaccin contre la COVID. Ces événements me poussent à partager mon expérience pour inspirer d’autres, jeunes et moins jeunes, à impacter le monde autour d’eux.
Quelle leçon principale tirez-vous de la pandémie de COVID-19 ?
Le problème de la pandémie, c’est qu’on n’y était pas préparé du tout. La plus grande leçon est que les États doivent se préparer à des pandémies, tout comme ils préparent une armée. On espère ne pas avoir à faire la guerre, mais il faut être prêt. Des investissements doivent être réalisés dans des centres de recherche et de production capables de fabriquer des vaccins et des médicaments rapidement. Recycler les centres industriels existants prend trop de temps et n’est pas efficace. Il est également crucial de réduire la dépendance mondiale en matière de vaccins, en établissant des centres de production sur chaque continent.
Lors de la présentation de votre livre, vous avez évoqué votre volonté d’aider le Maroc. Comment envisagez-vous concrètement cette aide ?
Je souhaite aider le Maroc à offrir mes compétences et mon expérience. Étant donné que je n’y vis plus depuis près de 50 ans, je ne connais pas précisément les besoins actuels. Cependant, j’ambitionne de contribuer à son rayonnement international, à la crédibilité du pays, et au développement du talent et de l’industrie pharmaceutique naissante. Je suis disponible pour donner des conseils et aider dans la recherche au Maroc.
Vous ne pensez pas à créer une fondation Slaoui pour la recherche médicale ?
Je n’y ai pas vraiment pensé, mais c’est une idée intéressante.