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Livraisons de repas : la startup marocaine Kooul entre dans l’arène

Livraisons de repas : la startup marocaine Kooul entre dans l'arène

Après le retrait de Jumia, Glovo pensait régner sans partage sur la livraison de repas au Maroc. Mais l’arrivée d’un nouvel acteur local rebat les cartes dans un secteur en pleine effervescence.

Fondée en 2023, la start-up Kooul s’impose comme un sérieux challenger face au géant espagnol. Derrière ce projet, Omar Alami, entrepreneur marocain, qui vient de lever 7,5 millions de dollars auprès d’investisseurs exclusivement nationaux. Une rareté dans l’écosystème. Avec six villes couvertes — Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir et Dakhla — la jeune pousse affiche déjà des ambitions solides, visant une croissance comprise entre 15 et 30 %.

Le départ de Jumia du segment food avait laissé le champ libre à Glovo. L’entreprise, déjà implantée dans 31 villes, a profité de ce retrait pour renforcer son emprise. Depuis son lancement au Maroc il y a cinq ans, la filiale espagnole a généré un chiffre d’affaires de plus de 500 millions de dirhams, soit environ 47 millions d’euros. Un quasi-monopole qui a fini par attirer l’attention du Conseil de la concurrence.

En février dernier, une enquête a été ouverte sur les pratiques commerciales de Glovo, accusée de facturer des commissions pouvant dépasser 30 %. L’affaire s’est conclue en juillet par un accord transactionnel. L’opérateur a dû s’engager à supprimer les clauses d’exclusivité, plafonner ses commissions, renforcer la transparence de sa plateforme et mieux valoriser le travail des livreurs.

Dans ce contexte, Kooul a su tirer son épingle du jeu. Avec une équipe de 80 salariés et 250 livreurs actifs, l’entreprise traite chaque jour plus de 1.300 commandes en partenariat avec plus de 750 restaurants. Elle développe actuellement une nouvelle application mobile et investit dans son service client. D’ici 2026, elle prévoit de recruter 30 collaborateurs supplémentaires et de s’implanter dans quatre nouvelles villes.

L’émergence de Kooul reflète plus largement la transformation du secteur au Maroc. Les plateformes de livraison, désormais omniprésentes dans le paysage urbain, ont profondément modifié le métier de coursier. Le modèle de l’économie du « gig » s’est imposé, avec une intermédiation numérique qui relie en temps réel clients, livreurs et restaurateurs. Selon une étude du « Maroc Food Index », un quart des Marocains utilisent désormais ces services, un chiffre qui grimpe à 37 % en zone urbaine.

La domination de Glovo pourrait être davantage contestée si Uber Eats décidait de faire son retour dans le Royaume. Avec ses moyens financiers, sa technologie éprouvée et son expérience dans des marchés concurrentiels, l’acteur américain aurait les cartes en main pour bouleverser le jeu. Le Maroc figure déjà parmi les marchés prioritaires pour Glovo au niveau mondial, avec un taux de souscription à l’abonnement Prime atteignant 30 %. Une donnée qui confirme l’essor spectaculaire de la livraison à domicile dans les habitudes de consommation.

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