TAQA Morocco, premier producteur privé d’électricité du pays, traverse une période de mutation stratégique. Si l’entreprise enregistre une baisse de 17,5 % de son chiffre d’affaires en 2024, à 10,878 milliards de dirhams (MDH), cette évolution n’est pas synonyme de ralentissement, mais bien d’un ajustement au nouveau paysage énergétique mondial. En effet, cette contraction s’explique principalement par la baisse du prix du charbon, une donnée conjoncturelle que TAQA Morocco entend mettre à profit pour accélérer son virage vers un modèle plus durable.
Avec un prix du charbon en forte baisse sur les marchés internationaux, TAQA Morocco voit son chiffre d’affaires reculer, mais aussi ses coûts de production diminuer. Cette situation lui permet de maîtriser son endettement, qui reste sous contrôle à 5,582 milliards de dirhams, et d’optimiser ses investissements pour préparer l’avenir de l’énergie au Maroc.
Dans ce contexte, TAQA Morocco maintient une performance opérationnelle solide, avec un taux de disponibilité de 93 %, confirmant son engagement envers l’efficacité industrielle et la fiabilité de ses infrastructures. Malgré une légère baisse des investissements (-10,7 % à 293 MDH en 2024), l’entreprise continue d’améliorer ses capacités de production et de maintenance.
TAQA Morocco ne se contente pas d’être un acteur historique du charbon : l’entreprise prépare activement sa transition vers un mix énergétique plus durable. À l’horizon 2030, elle prévoit d’élargir son portefeuille énergétique avec de nouvelles capacités en énergies bas carbone, en ligne avec les ambitions du Maroc en matière de transition énergétique.
Parmi les projets clés en développement, l’hydrogène vert, une énergie d’avenir pour l’industrie et l’exportation. L’entreprise mise aussi sur le dessalement d’eau de mer pour répondre aux enjeux croissants de stress hydrique au Maroc. Enfin, elle travaille sur l’optimisation des infrastructures existantes en vue de maximiser leur rendement tout en réduisant leur empreinte carbone.
TAQA Morocco demeure un pilier du secteur énergétique marocain, contribuant à 35 % de la production d’électricité du pays. Loin de subir la baisse des prix du charbon, l’entreprise continuera à utiliser ce contexte pour réajuster ses investissements et accélérer sa transformation vers des sources d’énergie plus durables.
Mohamed MOUNADI