Dans un contexte de sécheresse structurelle, où l’usage de l’eau pour des activités non vitales est régulièrement remis en question, la Fédération royale marocaine de golf (FRMG) défend un modèle d’irrigation plus sobre, centré sur des pratiques durables et excluant tout recours à l’eau potable.
Selon la Fédération, les parcours affiliés s’efforcent de puiser uniquement dans des ressources dites non conventionnelles, en particulier les eaux usées traitées et les eaux de pluie récupérées localement. Des dispositifs techniques ont été installés afin de capter, stocker et redistribuer ces flux alternatifs. Ce choix stratégique vise à écarter définitivement toute dépendance aux réseaux destinés à l’alimentation humaine.
Ces efforts s’inscrivent dans un plan plus large d’accompagnement des clubs vers une gestion optimisée de leur consommation hydrique. Le golf marocain a investi, ces dernières années, dans des équipements d’irrigation de dernière génération. Ces technologies permettent un arrosage ciblé, mieux réparti, ajusté aux conditions météorologiques et au niveau d’humidité du sol. Objectif affiché : réduire significativement les volumes consommés, sans porter atteinte à la qualité agronomique des surfaces de jeu.
Au-delà des équipements, un travail de fond a été mené avec les équipes techniques des parcours. Des formations ont été déployées pour renforcer les compétences en matière de pilotage hydrique. Des audits sont également réalisés sur site, afin d’ajuster les pratiques à chaque configuration locale, en tenant compte de la disponibilité réelle de l’eau dans la région concernée.
Ce virage vers une irrigation raisonnée s’impose comme un impératif dans un pays où les épisodes de stress hydrique se multiplient. Si le golf, par nature, nécessite un entretien régulier de ses pelouses, cette exigence doit s’inscrire dans un cadre écologique rigoureux, en ligne avec les orientations des autorités en matière de développement durable.
La Fédération affiche en outre une transparence totale sur les pratiques mises en œuvre. Elle affirme que chaque club est désormais tenu de se conformer à des standards stricts en matière de consommation d’eau. Une charte de bonnes pratiques a été diffusée, précisant les seuils à ne pas dépasser et les moyens à privilégier.
L’enjeu, pour la FRMG, dépasse la seule question technique. Il s’agit aussi de faire évoluer l’image du golf au Maroc, souvent perçu comme un loisir réservé à une élite et peu soucieux de son impact environnemental. En adoptant une posture plus responsable, l’instance dirigeante espère démontrer que cette discipline peut s’adapter aux contraintes du climat, tout en continuant à jouer son rôle clé pour la dynamique touristique du pays.