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Licenciés en hausse, podiums rares : le paradoxe de l’athlétisme marocain

Malgré 51.000 participants aux compétitions et onze records, l’athlétisme marocain affiche un écart entre base élargie et podiums mondiaux.

L’athlétisme marocain a vu ses effectifs continuer à croître cette saison. Lors de son assemblée générale tenue lundi à Rabat, la Fédération royale marocaine d’athlétisme a annoncé 21.908 licenciés pour 2023-2024, dont une majorité issue des catégories jeunes. Dans le même temps, 152 compétitions ont été organisées à travers le Royaume, mobilisant plus de 51.000 athlètes. Le nombre d’associations sportives classées a également progressé, atteignant 194 sur l’année.

Cette dynamique quantitative s’inscrit dans une politique de large diffusion de la pratique, portée par les clubs, les ligues régionales et les structures de formation. L’objectif affiché reste inchangé : élargir la base pour mieux préparer l’élite. Les centres régionaux et l’Académie internationale Mohammed VI d’athlétisme ont ainsi accueilli 113 jeunes en sport-études, encadrés par 19 entraîneurs. À côté de cela, 66 athlètes seniors ont suivi des programmes spécifiques à Ifrane et Benslimane.

Pourtant, si les indicateurs de développement de la pratique sont en hausse, les performances au plus haut niveau restent limitées. Le Maroc a terminé 22e aux Jeux olympiques de Paris, une place honorable mais en retrait par rapport à son historique dans la discipline. Aux Championnats du monde de cross-country à Belgrade, la sélection nationale s’est classée quatrième. Les résultats sont plus positifs sur le plan continental et régional, avec trois médailles aux Jeux africains au Ghana, une troisième place au Championnat d’Afrique de cross-country et 31 médailles décrochées aux Championnats arabes juniors.

La saison a tout de même été marquée par onze records nationaux, dans des épreuves variées. Un signal encourageant, mais qui ne suffit pas à compenser l’écart entre le volume des licenciés et les podiums internationaux. La stratégie de formation engagée montre des effets, mais le passage de la détection à la haute performance reste un défi.

L’assemblée générale a approuvé sans réserve les rapports moral et financier, ainsi que le budget prévisionnel pour 2025. Mais derrière la bonne santé administrative, le vrai enjeu demeure sportif. La structuration progresse, la base est là. Reste à transformer cette densité en résultats durables au plus haut niveau.

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