Le secteur aérien marocain franchit une nouvelle étape dans sa transition énergétique. Le 20 février 2025, Royal Air Maroc et Vivo Energy Maroc ont réalisé le premier vol entre le Maroc et l’Europe alimenté en carburant d’aviation durable (SAF). Le vol AT740 reliant Marrakech à Paris-Orly, opéré par un Boeing 737 NG, marque un jalon pour l’aviation africaine, en phase avec les nouvelles exigences environnementales du transport aérien.
Cette initiative place le Maroc à l’avant-garde de l’adoption des carburants alternatifs en Afrique, alors que l’Union européenne impose dès cette année un minimum de 2 % de SAF pour les ravitaillements effectués en Europe.
L’utilisation du SAF dans ce vol a permis de réduire d’environ un tiers les émissions de CO₂, soit une diminution de 10 tonnes. Le carburant utilisé, issu de matières premières renouvelables comme la biomasse et les huiles usagées, peut réduire jusqu’à 80 % des émissions sur l’ensemble du cycle de vie, comparé aux carburants classiques. Autre avantage : il est compatible avec les moteurs existants, sans modification technique, facilitant ainsi son adoption.
Cette avancée s’inscrit dans un contexte où le Maroc consolide sa position de leader du transport aérien en Afrique. Avec un secteur touristique en plein essor et des infrastructures aériennes modernisées, le Royaume ambitionne d’accélérer la décarbonation de son aviation.
Vivo Energy Maroc, principal fournisseur de carburants, multiplie les initiatives en faveur de la transition énergétique, notamment à travers des investissements dans les énergies renouvelables et des solutions de mobilité durable.
De son côté, Royal Air Maroc renforce ses engagements environnementaux à travers l’installation de panneaux photovoltaïques sur ses infrastructures, la réduction de sa consommation d’énergie et la gestion optimisée de ses déchets. Des actions qui lui ont valu l’obtention du label RSE de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).
Vers une généralisation du carburant durable ?
Si ce vol marque une avancée symbolique, le défi reste l’accessibilité du SAF à grande échelle. Son coût élevé et sa production encore limitée freinent sa généralisation. Néanmoins, des initiatives comme celle-ci ouvrent la voie à une adoption progressive, en fonction des évolutions technologiques et des incitations réglementaires.
Avec cette première entre Marrakech et Paris, le Maroc envoie un signal fort : le pays est prêt à jouer un rôle clé dans la transition énergétique du transport aérien, non seulement pour répondre aux exigences internationales, mais aussi pour positionner l’Afrique comme un acteur de l’aviation durable de demain.
