Un nouveau cap vient d’être franchi pour la recherche scientifique au Maroc. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a lancé officiellement, lundi à Benguérir, le Programme National d’Appui à la Recherche, Développement et l’Innovation (PNARDI).
Ce programme structurant est le fruit d’une convention-cadre signée entre le ministre Azzedine El Midaoui et le président directeur général du Groupe OCP, Mostafa Terrab. Objectif : faire de la recherche et de l’innovation des moteurs essentiels du développement national en finançant des projets dans des secteurs stratégiques.
Doté d’un financement global d’un milliard de dirhams, le programme s’étalera sur quatre éditions entre 2025 et 2028. Ce budget est réparti à parts égales entre le ministère et le Groupe OCP. Sur ce montant, 200 millions de dirhams seront spécifiquement alloués à l’intégration des compétences marocaines résidant à l’étranger dans l’écosystème national de la recherche.
Le PNARDI vise à stimuler une recherche scientifique d’excellence, à former une nouvelle génération de chercheurs et à renforcer les moyens de financement du système national de recherche. Il répond également aux Hautes Orientations Royales appelant à une mobilisation accrue du capital humain et à un meilleur ancrage des compétences de la diaspora marocaine dans le tissu scientifique et académique du pays.
Soutenu par la Fondation OCP, le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST) et l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), le programme incarne une vision intégrée et ambitieuse en matière de cofinancement et de coopération interinstitutionnelle. Il s’inscrit en cohérence avec la loi-cadre 51-17 relative à l’éducation, la formation et la recherche scientifique, et avec la stratégie du ministère visant à redynamiser la recherche au service du développement socio-économique.
Le programme se distingue par une approche intégrée, régulière et alignée sur les priorités nationales, notamment la souveraineté scientifique, l’innovation et la compétitivité du pays. Il mettra l’accent sur plusieurs secteurs stratégiques, comme la gestion de l’eau, la valorisation des phosphates, la santé, la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables ou encore les sciences humaines et sociales.
À travers ce partenariat, l’UM6P mobilisera ses laboratoires, ses infrastructures de recherche de niveau international et son réseau de coopération mondiale pour maximiser les retombées concrètes du programme.
Le lancement du PNARDI donne également naissance à trois sous-programmes complémentaires. Le premier, baptisé Ibn Battouta, est dédié au soutien des jeunes chercheurs. Le deuxième, Ibn Albanna, vise les thématiques à fort potentiel d’innovation. Le troisième, intitulé Nefzaouia, est consacré au transfert technologique et au renforcement du lien entre la recherche et les besoins du tissu économique.
Trois conventions spécifiques liées à ces sous-programmes ont été signées lors de la cérémonie, en présence de figures clés du monde académique et institutionnel, dont Abdelhadi Sohaib, secrétaire général de la Fondation OCP, Jamila El Alami, directrice du CNRST, et Hicham El Habti, président de l’UM6P.