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Risques systémiques : le secteur bancaire solide face aux chocs (CCSRS)

Le secteur bancaire affiche des fondamentaux solides selon le CCSRS, avec des perspectives de croissance et des risques sous contrôle.

Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) s’est réuni le 23 décembre à Rabat, dans les locaux de Bank Al-Maghrib, pour faire le point sur l’état du système financier national et valider sa nouvelle feuille de route. Cette dernière repose sur cinq axes : un cadre légal renforcé, des outils d’analyse élargis, des instruments macroprudentiels étoffés, une gestion de crise consolidée et une communication accrue autour des enjeux de stabilité financière.

Lors de cette vingt-deuxième réunion, le Comité a examiné la cartographie actualisée des risques systémiques et analysé les dernières tendances économiques. Il en ressort une conjoncture internationale encore marquée par de fortes incertitudes, entre ralentissement global prévu pour 2026 et tensions géopolitiques persistantes. Malgré ce contexte, l’économie marocaine maintient sa trajectoire. La croissance devrait atteindre 5 % en 2025, après 3,8 % en 2024, et se stabiliser autour de 4,5 % sur la période 2026-2027, tirée notamment par la dynamique de l’investissement. L’inflation, contenue à 0,8 % sur les onze premiers mois de 2025, devrait repartir légèrement à la hausse, atteignant 1,3 % en 2026 et 1,9 % en 2027.

Sur le plan extérieur, le déficit du compte courant resterait maîtrisé, autour de 1,8 % du PIB, tandis que les réserves en devises devraient continuer à progresser, couvrant environ cinq mois et demi d’importations. Côté finances publiques, la tendance à la réduction du déficit budgétaire se poursuit, avec une baisse attendue de 3,8 % du PIB en 2024 à 3 % d’ici 2028. La dette du Trésor devrait suivre la même direction, passant de 67,7 % à 64 % du PIB entre 2024 et 2028.

En matière monétaire, la demande de liquidité des banques devrait croître, sans pour autant compromettre le financement de l’économie. Le crédit au secteur non financier devrait progresser de 4,1 % en 2025 pour atteindre une moyenne de 5 % sur les deux années suivantes. Les créances en souffrance restent élevées, à 8,7 % fin septembre, bien que le taux de provisionnement ait légèrement augmenté à 69 %.

Le secteur bancaire conserve des fondamentaux solides. À fin juin, les résultats nets affichaient une hausse de 25 %, soutenus par les activités de marché et d’intermédiation. Les ratios de solvabilité restent confortables, tant sur base sociale que consolidée, tandis que les stress tests de Bank Al-Maghrib confirment la robustesse du secteur face aux chocs.

Les assurances poursuivent leur croissance, avec un volume de primes de 53,6 milliards de dirhams à fin octobre, en hausse de 8,1 %. Le portefeuille de placements progresse de 5 %, et les plus-values latentes bondissent de plus de 70 %, portées par la vigueur du marché boursier et la baisse des taux. Le secteur affiche une solvabilité nettement au-dessus des seuils réglementaires.

La place boursière de Casablanca enregistre, elle aussi, une forte dynamique. À la date du 22 décembre, le MASI progressait de 28,2 % depuis le début de l’année, et la capitalisation atteignait 1 039,7 milliards de dirhams, en hausse de 38 %. Le marché gagne en liquidité et voit sa volatilité légèrement baisser au second semestre.

Le marché obligataire reste orienté à la baisse sur l’année, bien que les taux aient commencé à remonter en fin d’exercice. Les émissions de bons du Trésor atteignent 154,6 milliards de dirhams à fin novembre, tandis que la dette privée s’élève à 296,7 milliards, en progression de 6,7 %.

Concernant les organismes de placement collectif, les OPCVM enregistrent une hausse notable, avec un actif net de 803,7 milliards de dirhams début décembre, soutenu par des souscriptions nettes et de bonnes performances boursières. Les OPCI, OPCC et FPCT connaissent aussi des hausses marquées de leurs encours.

Enfin, le Comité a pris acte de l’avancement de la préparation à l’évaluation mutuelle du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, qui doit débuter en novembre 2026. Une réunion de haut niveau s’est tenue à cet effet fin novembre à Rabat, en présence des responsables du GAFIMOAN, confirmant l’engagement du Royaume en faveur d’un processus coordonné et rigoureux.

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