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Tarik Senhaji : « La gestion d’actifs au cœur de la souveraineté financière »

Tarik Senhaji : « La gestion d’actifs au cœur de la souveraineté financière »

Le secteur de la gestion d’actifs s’impose désormais comme l’un des piliers du financement économique national. C’est le message qu’a tenu à rappeler Tarik Senhaji, président de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, lors de la conférence annuelle de l’ASFIM, tenue à Rabat le 13 novembre.

L’intervention s’inscrivait dans un contexte de réforme majeure, marquée par l’adoption récente de la loi 03-25, qui redéfinit en profondeur le cadre juridique des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières. Pour le président de l’AMMC, cette évolution consacre plus de trois décennies de progression constante depuis l’introduction des premiers OPCVM au Maroc, en 1995.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À fin septembre 2025, l’encours global des OPCVM s’élève à 790 milliards de dirhams. Ces fonds détiennent près de 40 % des Bons du Trésor en circulation et financent une large part des grands équipements du pays : de l’énergie à la téléphonie, en passant par les infrastructures ferroviaires, portuaires et aéroportuaires.

Ce rôle central ne se limite pas au secteur public. Sur les marchés financiers, les OPCVM détiennent 43 % de la capitalisation flottante et pèsent pour 37 % dans les volumes du marché central. Un poids qui confère à l’industrie de la gestion d’actifs une responsabilité croissante, à l’heure où l’épargne nationale doit être mobilisée pour accompagner la trajectoire de développement du Royaume.

La nouvelle loi ouvre la voie à une diversification des produits : ETF, OPCVM participatifs, fonds en devises, véhicules à règles allégées ou encore titres d’OPCI et produits dérivés. Autant d’outils destinés à répondre aux besoins variés des investisseurs institutionnels et à élargir la base des souscripteurs particuliers. Ces derniers, bien que de plus en plus présents en Bourse, ne représentent encore qu’un peu plus de 8 % des encours.

Tarik Senhaji a insisté sur la nécessité de renforcer les standards de transparence et de gestion des risques. Toutes les décisions, a-t-il rappelé, doivent être guidées par l’intérêt exclusif des épargnants. Les sociétés de gestion devront adapter leurs ressources et leurs processus pour être à la hauteur de ce nouveau cadre.

Plus largement, le président de l’AMMC a replacé cette réforme dans l’ambition nationale de faire du marché des capitaux un levier structurant, en phase avec la Vision Royale de S.M. le Roi Mohammed VI. Cette ambition s’articule autour de priorités clairement identifiées : transition énergétique, développement durable, inclusion financière, transformation digitale et positionnement du Maroc comme hub financier africain.

Dans un contexte de souveraineté économique, la gestion d’actifs est appelée à jouer un rôle moteur dans la canalisation de l’épargne vers l’investissement productif. Une dynamique qui devra conjuguer rigueur réglementaire, innovation, accessibilité et impact territorial.

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