Accueil Monde Une astrophysicienne marocaine à la tête de la découverte d’un satellite d’Uranus

Une astrophysicienne marocaine à la tête de la découverte d’un satellite d’Uranus

Une équipe du Southwest Research Institute (SwRI), dirigée par la scientifique marocaine Maryame El Moutamid, a mis au jour un petit satellite naturel en orbite autour d’Uranus. L’objet a été repéré dans une série d’images acquises le 2 février 2025 par le télescope spatial James-Webb (JWST). Cette observation, annoncée officiellement par le SwRI, porte à 29 le nombre de satellites connus de la planète.

Selon Maryame El Moutamid, « il s’agit d’une découverte importante pour la compréhension du système compact d’Uranus, où les satellites évoluent à proximité les uns des autres, générant des perturbations gravitationnelles qui rendent le système instable à long terme ». À cette échelle de temps, les collisions entre corps peuvent alimenter des anneaux plus massifs, susceptibles ensuite de s’étaler et de donner naissance à de nouveaux satellites, dans un cycle d’environ 50 millions d’années.

L’astre détecté mesure environ 10 km de diamètre, ce qui en ferait le plus petit satellite uranien identifié à ce jour. Il a été mis en évidence grâce à dix longues poses de 40 minutes réalisées par une caméra proche infrarouge du JWST. La sensibilité obtenue se situe largement en deçà du seuil des instruments de la sonde Voyager 2, unique engin à avoir survolé Uranus, en 1986.

Le nouveau corps se trouve à la lisière des anneaux intérieurs, à près de 56 250 km du centre de la planète, au sein du plan équatorial, entre les orbites d’Ophelia et de Bianca. Les satellites d’Uranus — dont les cinq lunes majeures Titania, Oberon, Umbriel, Ariel et Miranda — sont traditionnellement nommés d’après des personnages de Shakespeare et d’Alexander Pope.

Native d’Essaouira, Maryame El Moutamid a suivi sa scolarité au Maroc avant de poursuivre un doctorat en France, puis un post-doctorat à l’université Cornell (États-Unis). Aujourd’hui scientifique principale au SwRI et responsable d’un programme d’observation d’Uranus avec le JWST, elle souligne que la forte inclinaison de l’axe de rotation de la « planète couchée » facilite l’étude de ses anneaux et de ses satellites.

À moyen terme, la chercheuse ambitionne de conduire une mission spatiale non habitée dédiée à Saturne, afin d’examiner ses anneaux et certaines lunes abritant des océans liquides, pour mieux comprendre leur formation géologique et leur évolution dynamique.

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