La justice a tranché cette semaine à Agadir. Vingt-six personnes impliquées dans des violences survenues lors de récentes manifestations dans le Souss-Massa ont été lourdement condamnées. À l’issue de plusieurs audiences, les peines prononcées dépassent au total les 270 années de prison ferme.
À Aït Amira, dans la province de Chtouka Aït Baha, dix-sept accusés ont été reconnus coupables par la chambre criminelle de la Cour d’appel. Ils étaient poursuivis pour avoir pris part à des troubles ayant éclaté en marge de mobilisations dénonçant les conditions de vie, la rareté des emplois et les difficultés d’accès à l’eau d’irrigation. Les manifestations avaient tourné à l’affrontement, dégénérant en destructions, incendies et agressions.
Les peines varient selon le degré d’implication. Trois personnes ont été condamnées à 15 ans de réclusion, un autre à 12 ans, neuf à 10 ans, un à 5 ans, un autre à 4 ans, et deux à 3 ans. Les faits retenus comprennent l’incendie volontaire, la tentative de vol avec violence, la destruction de biens, l’obstruction à la circulation et les violences envers les forces de l’ordre.
Deux jours plus tard, la même juridiction s’est penchée sur un second dossier lié à des incidents similaires à Sidi Bibi, Biougra et Taroudant. Neuf accusés ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison, pour des faits comparables. Cette fois, les peines cumulées s’élèvent à 112 ans. La Cour a estimé que les actes jugés avaient instauré un climat d’insécurité et causé des dégâts matériels importants.
Les réactions dans la région restent partagées. Certains saluent une réponse ferme face à des violences jugées inacceptables, tandis que d’autres s’inquiètent de la sévérité des condamnations. Les avocats de la défense ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel.