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Budget 2026 : un cadre clair pour la relance sociale

Le projet de budget 2026 du Maroc s’élève à 761,3 milliards de dirhams, avec plus de 36 000 nouveaux postes, hausse des investissements et réforme fiscale.

Le budget de l’État pour l’exercice 2026 est fixé à 761,3 milliards de dirhams, en progression de 5,54 % par rapport aux 721,32 milliards prévus pour 2025.

Les dépenses se répartissent ainsi : 527,65 milliards de dirhams pour le budget général hors amortissement de la dette à moyen et long terme, 1,99 milliard pour les services de l’État gérés de manière autonome, 167,49 milliards pour les comptes spéciaux du Trésor, et enfin 64,17 milliards pour l’amortissement de la dette publique.

Le PLF 2026 prévoit la création de 36 895 nouveaux postes budgétaires au titre du budget général. Parmi les bénéficiaires attendus figurent les ministères de l’Intérieur, de la Santé et de la Protection sociale, ainsi que celui de l’Administration de la Défense nationale. Par ailleurs, 19 000 emplois supplémentaires sont destinés aux académies régionales d’éducation et de formation pour le recrutement de nouveaux enseignants.

Concernant les dépenses de personnel, elles s’établissent à 195,33 milliards de dirhams en 2026, contre 180,27 milliards en 2025, soit une hausse de 8,35 %. Cette hausse s’explique notamment par une revalorisation des salaires issue du dialogue social ainsi que par une contribution accrue de l’État aux régimes de protection sociale et de retraite, à hauteur de 26,2 milliards de dirhams.

Sur l’investissement budgétaire, le montant prévu pour 2026 s’élève à 136,11 milliards de dirhams, soit une hausse de 5,9 % par rapport au budget 2025. À ce montant s’ajoutent les crédits d’engagement ouverts pour 2026 et les exercices suivants (79,51 milliards) et les crédits de report estimés à 13 milliards. Au total, les crédits d’investissement mobilisés s’élèveront ainsi à 228,61 milliards de dirhams.

Du côté des recettes, le texte prévoit 712,55 milliards de dirhams, ce qui représente une hausse de 8,32 % par rapport aux 657,8 milliards inscrits pour 2025. Ces ressources se répartissent en 421,33 milliards pour le budget général (hors emprunts), 1,99 milliard pour les services autonomes, et 166,23 milliards pour les comptes spéciaux du Trésor. Les emprunts à moyen et long terme sont évalués à 123 milliards de dirhams.

Les recettes fiscales et douanières forment l’essentiel des recettes du budget général, à hauteur de près de 380 milliards. S’y ajoutent 27,5 milliards issus des monopoles et participations de l’État, et 6 milliards provenant des privatisations.

Le solde du budget général, hors produits d’emprunts et amortissement de la dette, est estimé à 107,58 milliards de dirhams pour 2026, contre 126,37 milliards en 2025. Les besoins de financement sont ramenés à 48,74 milliards pour 2026, soit une baisse de 23,26 % par rapport aux 63,51 milliards enregistrés en 2025.

L’investissement public global (hors budget direct) devrait dépasser 380 milliards de dirhams : on y intègre l’investissement des entreprises et établissements publics (180 milliards), le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (45 milliards) et les collectivités territoriales (22,5 milliards).

Le texte introduit plusieurs mesures fiscales et douanières nouvelles : doublement du quota d’importation des bovins vivants pour sécuriser l’approvisionnement en viande rouge, report de l’entrée en vigueur du marquage fiscal de certains carburants jusqu’en 2028, extension de la retenue à la source aux revenus locatifs professionnels, obligation pour les entreprises importatrices de domicilier leurs opérations, recours aux drones et caméras par l’administration douanière, ainsi que l’intégration de la blockchain pour renforcer la traçabilité des marchandises.

D’autres ajustements concernent les droits d’importation (DI) : hausse du DI sur les cellules photovoltaïques assemblées de 2,5 % à 10 %, réduction du DI sur les intrants pour machines à laver semi‑automatiques, et réaménagement du chapitre 30 du Tarif douanier concernant les produits pharmaceutiques.

Plusieurs mesures fiscales ciblées complètent l’arsenal : extension de la retenue à la source sur les revenus locatifs, obligation de déclaration des revenus et gains de capitaux mobiliers de source étrangère, droit d’enregistrement supplémentaire de 2 % pour certaines mutations immobilières, exonération de la TVA sur les matières fertilisantes et supports de culture destinés à l’usage agricole, et alignement des durées d’exonération pour les biens d’investissement à l’importation et à l’intérieur.

Enfin, dans la continuité des efforts de cohésion sociale, le PLF 2026 propose de proroger la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus pour les années 2026, 2027 et 2028. Le dispositif d’aide de l’État au logement est élargi : il vise désormais les propriétaires en indivision, avec un encadrement renforcé de la restitution en cas de manquement, et l’hypothèque sera levée selon modalités fixées par un texte réglementaire.

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