Le début d’année s’annonce en demi-teinte pour Mutandis. Le groupe agroalimentaire a vu son chiffre d’affaires reculer à 452 millions de dirhams sur les trois premiers mois de 2025, contre 470 millions un an plus tôt. Cette baisse de 4 %, bien que contenue, tranche avec la dynamique affichée fin 2024 et révèle quelques fragilités opérationnelles.
Parmi les freins identifiés, la fermeture provisoire de l’usine d’Ain Ifrane, liée à une double panne technique, a lourdement pénalisé le segment Boissons. Ce dernier a vu ses revenus fondre de 58 %, ne pesant plus que 36 millions de dirhams. À cela s’ajoutent des retards d’acheminement vers les marchés africains et européens, qui ont amputé les ventes de conserves, en dépit de bonnes performances ailleurs.
Dans ce contexte, seule l’activité Hygiène maintient le cap avec une progression de 6 %, dopée par la croissance des volumes, notamment sur les détergents liquides. La marque Vitaïa poursuit également son développement, portée par la demande en hygiène corporelle.
Les produits de la mer, qui représentent toujours le socle du chiffre d’affaires, affichent une hausse de 11 %, portée par les marchés nord-américains et marocains. La marque Season bondit de 35 % aux États-Unis, tandis que Marine gagne 10 % au niveau local. Mais ces résultats contrastent avec la forte baisse des exportations vers l’Afrique et l’Europe, amputées de 37 millions de dirhams, faute de stock suffisant au premier trimestre.
Sur le plan industriel, la mise en service prochaine de l’usine d’hydrolysats à Dakhla est présentée comme un jalon stratégique. Les premières exportations sont attendues après les étapes d’homologation.
Côté finances, les investissements atteignent 37 millions de dirhams à fin mars. La dette nette bancaire, en revanche, continue de progresser, avec une hausse de 100 millions pour atteindre 950 millions de dirhams.
Malgré ce démarrage en retrait, Mutandis maintient inchangées ses ambitions pour l’ensemble de l’exercice. La société table toujours sur une progression de l’excédent brut d’exploitation de 10 %, et anticipe une hausse du résultat net courant comprise entre 10 % et 15 %.