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mardi 22 juillet 2025

Eau potable et irrigation : le pari réussi de Chtouka

Dans la province de Chtouka-Aït Baha, la station de dessalement d’eau de mer mise en service en 2022 marque un tournant décisif pour la région du Souss-Massa. Conçue pour répondre à l’urgence hydrique qui touche le Grand Agadir et ses environs, cette infrastructure stratégique allie ambition technique et vision à long terme.

L’ouvrage résulte d’un partenariat étroit entre le ministère de l’Agriculture, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, les autorités locales et les professionnels du secteur. Son coût s’élève à 4,41 milliards de dirhams, répartis entre la fourniture d’eau potable (2,06 MMDH) et l’irrigation agricole (2,35 MMDH). L’objectif est clair : réduire la pression sur les ressources conventionnelles en diversifiant l’accès à l’eau.

La station assure une production quotidienne de 275 000 mètres cubes, répartis entre 150 000 m³ destinés à l’eau potable et 125 000 m³ pour l’irrigation. Cette eau est utilisée notamment dans les cultures d’agrumes, secteur vital pour l’économie locale. Des études sont en cours pour élargir encore la capacité de l’installation.

Au-delà de son apport immédiat, ce projet s’inscrit dans une politique de préservation des nappes phréatiques, de plus en plus affectées par la sécheresse. Selon Ayoub Ramdi, ingénieur à l’ORMVA de Souss-Massa, cette unité garantit une alimentation continue pour les villes d’Agadir Ida-Outanane et Inezgane Aït Melloul, tout en sécurisant les besoins agricoles du périmètre de Chtouka-Aït Baha.

L’ouvrage s’insère dans un dispositif plus large de gestion de la ressource hydrique à l’échelle régionale. Parmi les autres projets en cours figurent le barrage de Tamri, actuellement en construction dans la préfecture d’Agadir, la nouvelle station de dessalement sur la plage d’Aglou pour alimenter Tiznit (2,7 MMDH), ou encore la surélévation du barrage Mokhtar Soussi à Taroudant, destinée à porter sa capacité à 281 millions de mètres cubes.

À cela s’ajoutent des initiatives d’urgence, comme l’installation d’unités mobiles de dessalement, la mobilisation de camions-citernes et l’intensification des forages exploratoires.

Face à des années de sécheresse consécutives, la région de Souss-Massa renforce ainsi ses moyens pour préserver son développement. La station de dessalement de Chtouka-Aït Baha, en alliant eau potable et irrigation, s’impose aujourd’hui comme un levier fondamental pour sécuriser l’avenir hydrique du territoire.

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