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mercredi 23 juillet 2025

Emploi, innovation, BTP : les leviers de la relance marocaine

Le Maroc continue d’ancrer l’investissement au cœur de sa stratégie de développement. Devant la Chambre des Conseillers, plusieurs membres du gouvernement ont détaillé les dispositifs mis en place pour soutenir la dynamique économique et renforcer l’accès à l’emploi, notamment pour les jeunes.

Les interventions se sont tenues à l’occasion de la séance plénière consacrée à l’évaluation annuelle des politiques publiques dans ces domaines. Formation professionnelle, recherche, innovation, infrastructures, mobilisation de fonds publics, chaque ministre a détaillé les leviers activés dans son secteur. Tous ont réaffirmé leur volonté de mettre en œuvre les recommandations émises dans le rapport parlementaire présenté.

Le secteur du BTP affiche une nette reprise. En 2024, il a représenté 6 % du PIB et vu sa valeur ajoutée progresser de près de 7 % au troisième trimestre, contre moins de 1 % un an plus tôt. Près de 13 000 emplois nets ont été créés dans ce secteur, a souligné Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, dans un discours lu par son homologue de l’Industrie et du Commerce.

Le volume des appels d’offres publics a dépassé les 4 000 marchés pour un montant global supérieur à 47 milliards de dirhams, concentrés sur les chantiers d’infrastructures relevant de son département. Pour 2025, une enveloppe de 70 milliards de dirhams est prévue, répartie entre les routes, les ports et les projets liés à l’eau. Le ministère entend aussi conditionner les marchés publics à des engagements sociaux, avec une clause imposant aux entreprises adjudicataires de recruter au moins 20 % de leur main-d’œuvre localement, et d’en rendre compte régulièrement.

Younes Sekkouri, ministre en charge de l’Emploi et de la Petite Entreprise, a plaidé pour une meilleure coordination interministérielle, afin de traduire concrètement les politiques d’investissement en emplois durables. Il a rappelé que le comité interministériel dédié à l’emploi avait été relancé il y a plus d’un an, pour fixer des objectifs chiffrés secteur par secteur. Parmi les initiatives en cours, le gouvernement a alloué un million de dirhams au programme de formation en alternance, avec un objectif de 100 000 bénéficiaires par an. D’autres efforts visent à lutter contre la déperdition scolaire et à renforcer les parcours professionnels, en lien étroit avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.

Ryad Mezzour, en charge de l’Industrie et du Commerce, a mis l’accent sur l’innovation industrielle. Son ministère accompagne actuellement 150 projets dans le cadre du programme national d’appui à l’innovation. Il a aussi salué l’essor du e-commerce, qui a permis à 67 000 commerçants de se développer. Le ministre a par ailleurs souligné l’avancée en matière de parité, avec 42 % de femmes dans l’industrie et une féminisation notable parmi les diplômés des écoles d’ingénieurs.

Pour Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’Investissement, l’enjeu est désormais de faire de l’investissement privé un pilier central du développement. Selon lui, il s’agit d’un engagement structurant pour l’équilibre social et territorial. Il a rappelé que le discours royal d’octobre 2022 a marqué un tournant stratégique en appelant à la création d’un environnement propice aux investisseurs, marocains comme étrangers.

Enfin, Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, a évoqué la feuille de route 2025-2027 pour l’emploi. De nouvelles filières adaptées aux besoins du marché ont été lancées, certaines avec des modules d’anglais intégrés dès le niveau master. La diversification des formats de formation — alternance, apprentissage à distance, formation continue — figure aussi au cœur des réformes engagées.

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