Qu’on se le dise d’emblée : Un changement de forme juridique n’est jamais neutre, surtout lorsqu’il touche un acteur coté de premier plan comme Maroc Telecom. À l’occasion de son assemblée générale du 18 juin, le groupe télécom entérinera sa transformation en société anonyme à conseil d’administration, marquant une inflexion majeure dans sa gouvernance.
Jusqu’ici structuré autour d’un directoire et d’un conseil de surveillance, le groupe adopte désormais un schéma plus classique du paysage boursier marocain. Ce basculement met fin à la dualité entre gestion et contrôle, en confiant à un conseil d’administration unique l’ensemble des prérogatives stratégiques. Dans le dispositif, le président du directoire actuel est appelé à prendre la tête de ce nouveau conseil.
Le changement, formel en apparence, intervient dans un contexte de stabilisation opérationnelle pour l’opérateur historique, confronté ces dernières années à une pression réglementaire accrue et à une intensification de la concurrence. La simplification du mode de gouvernance peut être lue comme une volonté d’aligner plus étroitement le pilotage stratégique et l’exécution opérationnelle, tout en offrant une meilleure lisibilité aux marchés.
Parmi les résolutions soumises au vote des actionnaires figure la nomination des administrateurs appelés à composer le nouveau conseil, dont certains sont issus des structures précédentes. L’AG sera également amenée à statuer sur les comptes, l’affectation du résultat, la reconduction des commissaires aux comptes et l’approbation des conventions réglementées, mais c’est bien cette évolution statutaire qui retiendra l’attention.
Maroc Telecom, qui conserve un actionnariat public significatif à travers l’État marocain et une majorité détenue par le groupe émirati e& (ex-Etisalat), opère ici un glissement vers un modèle plus resserré, potentiellement plus agile, dans la conduite des décisions stratégiques. Le groupe prépare ainsi le terrain pour une gouvernance recentrée à l’heure où les défis sectoriels exigent clarté, réactivité et cohérence d’exécution.