Abdelkader Moutaâ s’est éteint mardi à Casablanca à l’âge de 85 ans. L’annonce de son décès a été confirmée par ses proches.
Comédien marquant du paysage artistique marocain, il laisse derrière lui une œuvre dense, saluée aussi bien au théâtre qu’à l’écran. Figure incontournable d’une génération fondatrice, il avait su inscrire son nom dans la mémoire collective à travers des rôles devenus emblématiques.
Au cinéma, il avait marqué les esprits dès 1970 avec le film « Washma » réalisé par Hamid Bennani, considéré comme l’un des jalons du septième art marocain. À la télévision, son interprétation du personnage de Taher Belfriat dans la série « Khamsa w Khmiss », diffusée à la fin des années 1980, l’avait consacré auprès d’un large public.
Sa carrière avait commencé bien avant ces succès médiatiques. Au début des années 1960, il avait rejoint la troupe Maamoura, où il s’était formé aux côtés des pionniers du théâtre national. Doté d’une voix remarquable, il avait aussi intégré la troupe de la Radiodiffusion et de la Télévision, devenant l’une des voix familières de la radio marocaine.
Autodidacte, il avait construit un style bien à lui, mêlant intensité dramatique et finesse comique. Cette signature singulière lui avait permis de traverser les décennies, enchaînant les rôles au cinéma comme à la télévision.
Parmi ses apparitions les plus notables sur grand écran figurent « El Bandiya » en 2003, « Jeu avec les loups » en 2005 et « Chiens du Douar » en 2010. À la télévision, il avait notamment pris part aux productions « Six de Soixante », « Loups dans le cercle », « Oulad Ennas », « Douayer Zmane », « Un jour pas comme les autres » ou encore « Larmes des hommes ».
