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Le Maroc mobilise 10 millions de dollars pour sauver les oasis de Draâ

Le Maroc mobilise 10 millions de dollars pour sauver les oasis de Draâ

Le Maroc prépare un projet structurant pour protéger les oasis du bassin du Draâ, confrontées à une dégradation accélérée sous l’effet du changement climatique. Le Royaume négocie un financement de 10 millions de dollars auprès du Fonds mondial d’adaptation pour lancer un programme d’intervention sur la période 2026–2030, porté par l’Agence pour le développement agricole.

Le projet vise à renforcer la résilience écologique, économique et sociale de ces écosystèmes, essentiels au patrimoine naturel et culturel du pays. La première phase prévoit des opérations sur le terrain : réhabilitation d’infrastructures hydrauliques, lutte contre l’ensablement, protection contre les incendies et entretien de palmeraies. Des mesures de prévention, comme des systèmes d’alerte et des campagnes de sensibilisation, seront également déployées.

L’initiative inclut aussi un volet de développement économique local. Elle prévoit des formations à la gestion de l’eau, à l’agriculture biologique, au marketing de produits du terroir, ainsi que des soutiens ciblés à l’entrepreneuriat féminin, jeune, artisanal et touristique. L’ensemble du programme bénéficiera à plus d’un million de personnes, dont 40 % de femmes et 20 % de jeunes.

Ce projet s’inscrit dans un contexte de pression climatique inédite. Le Maroc, désormais considéré comme une zone à risque élevé, enregistre depuis les années 1960 une hausse marquée des températures, un déficit pluviométrique structurel et une baisse continue de ses ressources en eau. Les apports en eau de surface sont passés de 22 à moins de 18 milliards de m³ par an, rapprochant le pays du seuil critique de pénurie absolue.

Les oasis, concentrées dans les régions du Draâ, du Ziz, du Tafilalet, de Figuig et du Dir de l’Anti-Atlas, couvrent près de 48.000 hectares. Elles abritent plus de 1,7 million d’habitants et représentent une part non négligeable de l’activité agricole nationale. Ces territoires, marqués par une forte amplitude thermique et une évaporation intense, sont particulièrement vulnérables aux sécheresses persistantes et aux crues brutales.

La raréfaction des pluies, les épisodes climatiques extrêmes et la surexploitation des ressources accentuent les fragilités de ces zones. Si des barrages comme Mansour Eddahbi ou Hassan Addakhil ont permis de limiter les inondations, ils ont aussi réduit la recharge naturelle des nappes phréatiques. Face à l’irrégularité des précipitations, les populations locales alternent entre espoir de pluie et crainte de catastrophes climatiques.

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