Les Émirats arabes unis ont pris la tête des investisseurs étrangers au Maroc en 2024, selon les derniers chiffres publiés par l’Office des changes. Le pays du Golfe a injecté 3,1 milliards de dirhams dans l’économie marocaine, soit une progression de près de 58 % par rapport à l’année précédente. Ce montant représente à lui seul près d’un cinquième des investissements directs étrangers reçus sur l’année, loin devant des partenaires comme l’Allemagne ou la Chine, dont les flux ont plafonné autour de 2,1 milliards de dirhams chacun.
Ce repositionnement dans la hiérarchie des investisseurs étrangers intervient dans un contexte plus large de reprise marquée des IDE. Le Maroc a en effet enregistré un afflux net de 16,3 milliards de dirhams en 2024, en hausse de plus de 52 % par rapport à 2023. Cette dynamique tient autant à la croissance des recettes (+10,2 %, à 43,8 milliards) qu’à la contraction des dépenses d’investissement sortant du territoire (–5,3 %, à 27,5 milliards).
L’analyse des composantes financières laisse entrevoir un rééquilibrage. Les flux nets de dette ont bondi de 1,9 à 7,2 milliards de dirhams, tandis que les titres de participation ont progressé de près de 15 %, atteignant 7 milliards. Les bénéfices réinvestis, eux, ont fléchi, passant à 2,1 milliards.
Deux secteurs concentrent l’essentiel de l’intérêt des investisseurs. L’immobilier et l’industrie manufacturière captent ensemble plus de 90 % des IDE, avec des parts équivalentes autour de 45 %. Ce double moteur, stable dans le temps, continue d’orienter la structure de l’investissement étranger au Maroc.
Le contraste est net du côté des flux sortants. Les investissements directs marocains à l’étranger se sont nettement contractés, tombant à 6,9 milliards de dirhams, contre 12,4 milliards l’année précédente. Cette baisse de près de 45 % pèse lourdement sur le solde global, qui bascule en territoire négatif, à –9,4 milliards, alors qu’il affichait encore un excédent de 1,8 milliard en 2023.