La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc s’élève contre la méthode retenue pour revoir les prix des médicaments. Dans une lettre adressée au chef du gouvernement, l’organisation dénonce une réforme conduite sans concertation, qui fragilise encore davantage un secteur déjà sous tension.
Les pharmaciens reprochent au ministère de la Santé d’avoir ignoré leurs propositions lors de l’élaboration du projet de décret actuellement en discussion. Pour la CSPM, cette mise à l’écart va à l’encontre des principes de dialogue et de gouvernance partagée que le gouvernement affirme pourtant défendre.
L’organisation syndicale met en garde contre les effets potentiellement déstabilisateurs de ce texte. Elle redoute que l’absence de concertation n’entraîne des déséquilibres mettant en péril l’avenir de nombreuses officines. Elle affirme avoir formulé des recommandations qualifiées de réalistes, appuyées sur des bases scientifiques, qui visent à concilier accessibilité des médicaments et viabilité économique des pharmacies.
La Confédération insiste également sur l’enjeu que représente la rationalisation des dépenses des caisses d’assurance, condition selon elle d’un déploiement réussi de l’assurance maladie obligatoire. Or, estime-t-elle, le projet actuel ne s’attaque que partiellement aux déséquilibres du système, en privilégiant une approche sectorielle au détriment d’une vision d’ensemble.
La CSPM craint qu’un tel choix ne pousse de nombreux établissements vers la faillite. Elle appelle les plus hautes autorités à intervenir, et réclame l’ouverture d’un dialogue véritablement inclusif. À ses yeux, seule une concertation élargie permettrait de bâtir une réforme cohérente, juste et durable du dispositif de fixation des prix.
