Le financement par le marché des capitaux connait une poussée significative au Maroc. En 2024 par exemple, le volume global des fonds levés s’était établi à 107,5 milliards de dirhams, soit une progression de plus de 23 % par rapport à l’année précédente. Cette dynamique repose quasi exclusivement sur les instruments de dette, dont la part reste écrasante dans les émissions.
Les obligations, qu’elles soient émises via appel public à l’épargne ou placement privé, ont représenté une enveloppe totale de près de 24 milliards de dirhams. La part des placements privés y a été particulièrement marquée, avec un montant en forte hausse, passant de 4,8 à 11,8 milliards de dirhams. Cette montée en puissance confirme le rôle croissant de ce canal auprès des investisseurs institutionnels.
Les titres de créances négociables (TCN) ont également été très sollicités. Les émissions ont atteint 77,5 milliards de dirhams, en progression de 9,5 % sur un an. Cette catégorie regroupe principalement les certificats de dépôt, les bons des sociétés de financement et les billets de trésorerie. Les banques sont restées les émetteurs dominants pour les certificats de dépôt, à l’instar de CFG Bank ou Bank of Africa. Dans le segment des bons de financement, Wafasalaf, Sofac et Eqdom figurent parmi les principaux intervenants. OCP, de son côté, s’est distingué sur les émissions de billets de trésorerie.
Les émissions en capital, quant à elles, restent marginales malgré une progression spectaculaire sur le papier. Avec 6,3 milliards de dirhams levés en 2024, contre seulement 656 millions l’année précédente, l’écart s’explique par une seule opération majeure : l’introduction en Bourse de CMGP Group. L’opération a combiné une augmentation de capital et une cession de titres, pour un montant total de 1,1 milliard de dirhams. Le reste des émissions en capital est constitué de plusieurs augmentations, dont celles de Managem, Akdital, CIH Bank ou Aradei Capital.
Par secteur, les financements par endettement ont largement bénéficié au domaine financier, qui concentre près des trois quarts des montants levés en dette. Le secteur minier suit avec une part notable, renforcée par les émissions de Managem et d’OCP.
À fin 2024, l’encours des obligations atteint 182 milliards de dirhams, en hausse de 3,7 %, tandis que celui des TCN progresse de 19 % pour se situer à 96 milliards.