Accueil Non classé Mawazine : Salif Keïta envoûte Bouregreg et marque les esprits

Mawazine : Salif Keïta envoûte Bouregreg et marque les esprits

Salif Keïta a livré un concert magistral à Mawazine, mêlant profondeur, authenticité et communion avec le public.
Salif Keïta a livré un concert magistral à Mawazine, mêlant profondeur, authenticité et communion avec le public.

Salif Keïta a électrisé la scène Bouregreg vendredi soir, offrant un moment de grâce rare dans le tumulte des grands festivals. Venu célébrer la 20e édition de Mawazine, le chanteur malien a su imposer son souffle, entre enracinement et ouverture.

Dès les premières notes, sa voix a capté l’espace. Grave, ample, familière. Elle a porté un répertoire nourri de rythmes mandingues, de textures afro-pop et de clins d’œil contemporains, sans jamais perdre son cap. Le public, dense et attentif, a suivi chaque mouvement, reprenant en chœur les refrains les plus connus.

« Tonton », « Nous pas bouger » et d’autres morceaux phares ont jalonné un concert où rien ne semblait figé. Tout respirait le vécu, le lien, le temps passé à forger une œuvre à la croisée des mondes. Keïta ne s’est pas contenté d’aligner des titres : il a raconté un parcours, partagé une mémoire, offert une présence.

Sur scène, l’homme au crâne rasé n’a rien perdu de son charisme. Chaque geste, chaque silence trouvait sa place. Les arrangements, subtils, soulignaient sans jamais alourdir. Le mélange des styles, loin d’un simple collage, révélait une architecture musicale mûrie, patiemment bâtie au fil des décennies.

La communion entre l’artiste et ses spectateurs s’est imposée d’elle-même. Par moments, la scène semblait disparaître, laissant place à un échange direct, presque intime. Une chaleur enveloppante s’est installée, fruit d’un dialogue sincère entre l’un des grands noms de la musique africaine et un public conquis.

Salif Keïta, souvent présenté comme l’une des figures fondatrices de l’Afropop, compte aujourd’hui vingt albums et cinq nominations aux Grammy Awards. Son parcours, jalonné de collaborations et d’explorations musicales, lui a permis de bâtir une œuvre sans frontières, à la fois populaire et exigeante.

Mawazine, placé sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, continue d’aligner les rencontres improbables et les ponts entre mondes musicaux. En accueillant Salif Keïta sur la scène Bouregreg, le festival rappelle aussi combien certaines voix résonnent au-delà des modes.

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