Clap de fin pour le PAS II. Le programme panafricain de la statistique, lancé en 2022 avec le soutien de l’Union européenne, s’est achevé à Casablanca lors d’un forum réunissant plus d’une centaine de représentants venus de tout le continent. Objectif : dresser le bilan d’une coopération technique structurante entre l’Afrique et l’Europe au service de données fiables pour le développement.
Durant trois jours, instituts nationaux de statistique, instances régionales, partenaires techniques et institutions comme la Commission de l’Union africaine ou la Banque africaine de développement ont partagé expériences et résultats. Tous ont salué l’élan insufflé par le PAS II, dont les actions ont permis de renforcer durablement les systèmes statistiques nationaux.
Pour le Haut-Commissariat au Plan, qui accueillait l’événement, le choix de Casablanca témoigne de l’engagement du Maroc pour une statistique africaine moderne, ouverte et collaborative. Son directeur de la statistique, Marseli Oussama, a notamment mis en avant les avancées concrètes réalisées dans la digitalisation des comptes nationaux, la structuration des registres d’entreprises et l’exploitation des données administratives.
Claudia Junker, cheffe d’unité à Eurostat, a rappelé que le PAS II constitue l’un des socles du partenariat stratégique entre les deux continents. Doté d’un budget de 18,7 millions d’euros, il a appuyé plus de deux cents missions, produit onze revues par les pairs et contribué à plusieurs innovations, dont des bilans alimentaires au Malawi, la réduction des asymétries commerciales entre la RDC et la Zambie, ou encore le déploiement de formations en ligne dans plus de cinquante pays.
Du côté de STATAFRIC, structure en charge de la coordination technique du projet, Adoum Gagoloum a salué la dynamique enclenchée. Il a cité en exemple la publication des premiers comptes trimestriels en Guinée ou la refonte des plateformes statistiques dans plusieurs pays, du Cameroun aux Seychelles.
À travers de nombreuses études de cas, le Forum a mis en lumière les transformations à l’œuvre dans le paysage statistique africain. Les discussions ont également porté sur les moyens de pérenniser les acquis. Le recours au numérique, en particulier, a été identifié comme un levier central, tout comme la nécessité d’un financement plus prévisible pour les prochaines étapes.
Les partenaires ont unanimement exprimé leur volonté de prolonger cette dynamique à travers un éventuel PAS III. Pour tous, l’ambition reste la même : bâtir une statistique africaine crédible, autonome, capable de nourrir les politiques publiques avec des données de qualité.
