18 C
Casablanca
vendredi 21 mars 2025

Tensions commerciales : le Maroc durcit le ton face aux barrières égyptiennes

À lire aussi

Les relations commerciales entre le Maroc et l’Égypte traversent une période de turbulences. Selon le journal égyptien Al-Shorouk, Rabat aurait instauré un « embargo officieux » sur les produits égyptiens, une décision qui fait écho aux restrictions imposées par Le Caire sur les exportations marocaines, notamment dans le secteur automobile, malgré l’existence de l’Accord d’Agadir, censé faciliter les échanges entre les deux pays.

Signé en 2004 et entré en vigueur en 2007, l’Accord d’Agadir vise à créer une zone de libre-échange entre le Maroc, l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie, facilitant ainsi l’intégration de ces économies dans le marché européen. Pourtant, le non-respect de ses dispositions par l’Égypte est au cœur du différend actuel.

Les chiffres du commerce bilatéral illustrent un déséquilibre flagrant. Alors que les importations marocaines en provenance d’Égypte atteignent 827 millions de dollars, les exportations marocaines vers l’Égypte peinent à dépasser les 52 millions de dollars. Un déséquilibre qui, selon l’ex-ministre marocain de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, cause au Maroc un manque à gagner estimé à 600 millions de dollars en raison des restrictions égyptiennes.

Face à cette situation, le Maroc a décidé d’adopter des mesures protectionnistes. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a ainsi instauré des droits antidumping sur certains produits égyptiens, avec une taxe de 29,93 % sur les conserves de tomates importées d’Égypte et une autre de 35,33 % sur les tapis et revêtements textiles. Une riposte qui a suscité l’inquiétude des entreprises égyptiennes.

Du côté égyptien, les restrictions imposées aux importations marocaines sont justifiées par une politique de « gouvernance des devises étrangères ». Le Caire affirme vouloir privilégier les biens essentiels, les médicaments et les matières premières, ce qui complique davantage le commerce bilatéral.

Ce bras de fer entre les deux pays met en péril l’Accord d’Agadir, qui avait pourtant pour ambition de renforcer la coopération économique régionale. Si aucun compromis n’est trouvé, cette crise pourrait non seulement affecter les relations entre Rabat et Le Caire, mais aussi fragiliser l’ensemble des échanges commerciaux entre les pays signataires de l’accord.

- Advertisement -spot_img

L'invité du Nouvelliste Maroc

spot_img

À lire aussi