La politique migratoire américaine connaît un nouveau tour de vis. Un projet pilote du Département d’État, rendu public lundi, prévoit d’imposer une caution pouvant aller jusqu’à 15 000 dollars à certains étrangers souhaitant se rendre aux États-Unis. La mesure, qui entrera en vigueur quinze jours après sa publication au registre fédéral, s’inscrit dans la ligne dure adoptée par l’administration Trump.
Cette disposition concernera les visas B-1 et B-2, utilisés pour les séjours touristiques ou les déplacements professionnels de courte durée. Elle vise prioritairement les ressortissants de pays identifiés comme affichant un taux élevé de dépassement de séjour, ou présentant des failles dans la vérification documentaire. Aucune liste officielle de pays ciblés n’a été communiquée à ce stade.
Le dispositif, censé durer douze mois, confère aux agents consulaires une large marge d’appréciation. Selon les cas, le montant de la caution pourra atteindre 15 000 dollars, remboursables à condition que le voyageur quitte bien le territoire américain dans les délais impartis.
Cette initiative s’ajoute à d’autres restrictions déjà mises en place par Washington. Les candidats aux visas étudiants (F, M ou J) doivent désormais fournir leurs comptes de réseaux sociaux, une exigence destinée à renforcer le contrôle des intentions de séjour.
Avec cette nouvelle mesure, les États-Unis entendent enrayer un phénomène qui aurait concerné 500 000 personnes en 2023. Le programme vise clairement les pays hors du Visa Waiver Program, qui regroupe une quarantaine de nations, principalement européennes, exemptées de visa pour des séjours de moins de 90 jours.
Le durcissement des conditions d’entrée se poursuit donc, avec des implications directes pour de nombreux pays africains. Lundi, les autorités américaines ont suspendu la délivrance de visas aux ressortissants du Burundi, illustrant un climat de plus en plus restrictif à l’égard des mobilités internationales.
